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explicit electronics est une association loi 1901, fondée en 2002, ayant pour objectif de développer et promouvoir des projets multimédias indépendants. Active dans un premier temps autour de la réalisation et du soutien à des projets artistiques et numériques, l'Internet est devenu au fil des années un outil incontournable que explicit electronics a progressivement intégré dans ses activités.

Au travers de son site et du contenu qui y est proposé, explicit electronics défend une approche consciente de l'Internet, souhaite mettre en avant des services-en-ligne décentralisés, respectueux des libertés et des données des internautes, plus que jamais menacées par la marchandisation centralisée des données et la surveillance de masse généralisée.

Ce site est exempt de tout publicité et de mouchard, il ne monétise pas son contenu, l'association ne sollicite ni subvention publique, ni financement privé. Vous pouvez nous suivre en exclusivité sur explicit-electronics.org, nous contacter via ce formulaire, et aider l'association par partage, contribution, don ou adhésion.



le Web conscient

Le visiteur, l'utilisateur et l'éditeur

Chacun peut librement consulter, partager et créer du contenu, c'est le sens profond de l'Internet.

Un seul et même mot anglais traduisent les mots «libre» et «gratuit», cela crée une confusion dont un certain opérateur mobile et internet français a su exploiter le double-sens. Il faut bien considérer gratuit ET libre pour comprendre le sens profond de l'Internet, alors que pour ce qui est de son contenu, les deux termes sont à dissocier. Si l'accès à un contenu ou un service peut se faire librement et sans frais, ce dernier n'est pas pour autant libre ET gratuit. Il a par exemple des conditions générales d'utilisation qui créent ainsi une ou plusieurs contraintes, il n'est donc «pas vraiment» libre, il n'est peut-être «pas vraiment» gratuit non plus…

Il y a trois niveaux d'utilisation que l'on peut avoir librement avec le contenu de l'Internet. Au travers de ce qu'est globalement un site web et pour déterminer des fonctions à chacun de ces usages, un éditeur crée du contenu, le visiteur le consulte et l'utilisateur le partage, en y participant.

Lorsqu'un contenu créé par un éditeur de l'Internet s'affiche sur un écran, un visiteur a aussitôt été créé. Et lorsque ce visiteur entre en interaction avec le contenu, il est devenu utilisateur. Il suffit ainsi de faire une recherche sur internet pour être utilisateur d'un moteur de recherche, d'envoyer un email pour être utilisateur d'une messagerie ou de s'inscrire à un site internet pour en devenir utilisateur. Pour bénéficier de «tout» ce qu'offre l'Internet, de la diversité de son contenu et ses réseaux, il suffit d'être utilisateur de plusieurs services, que l'on peut rechercher et sélectionner librement selon ses besoins, son intérêt, les conseils de son entourage… Passer de visiteur à utilisateur réside simplement dans le fait d'interagir avec le contenu. Le visiteur fait un choix, interagir ou non, devenir utilisateur ou rester visiteur. Et si il décide d'interagir, c'est de son plein gré et en toute connaissance et acceptation, il utilise le service dans le cadre des conditions déterminées par l'éditeur du contenu.

L'éditeur est un «super-utilisateur» mais il est avant tout créateur, il fabrique une partie du contenu de l'Internet que les autres peuvent consulter et partager. Tout le monde peut être librement éditeur, que l'on soit un particulier, un groupe de personnes, une entreprise, chacun peut participer à étendre le contenu de l'Internet. Ce dernier ne demande pas de qualification, ne porte aucun jugement ni appréciation sur le contenu, ni sur celui qui l'a créé.

Aux premiers temps de la toile, au début des années 1990, devenir librement éditeur et faire sa page ou son site Web n'est pas insurmontable, il faut utiliser des logiciels spécifiques plus ou moins complexes, se faire aider si besoin dans les manuels, les newsgroups (des groupes d' utilisateurs qui échangent par email) ou autres forums, construire ses pages et enfin les transférer à un hébergeur pour qu'elles soient dans l'Internet, accessibles à tous. La "communauté des créateurs" est présente sur le réseau, souvent enthousiaste à l'idée d'aider celui ou celle qui se lance, c'est la toute première des communautés de l'Internet. Dans les langages informatiques, la première leçon consiste à créer une page contenant un simple texte "Hello World" (bonjour le monde) et de vérifier qu'elle s'affiche correctement. Pour celui qui est motivé, fabriquer son site internet n'occasionne aucun frais, il existe des logiciels libres pour créer le contenu soi-même et des hébergeurs gratuits pour le déposer dans l'Internet. Par la diversité de ses éditeurs, le contenu de l'Internet va ainsi de la page personnelle «Hello world» de l'éditeur débutant resté à la première leçon jusqu'aux vitrines promotionnelles des plus grandes entreprises mondiales, en passant par multiples et gigantesques sources d'informations et contenus divers.

Si le système d'exploitation libre GNU/Linux est ainsi sans conteste le plus beau fruit de l'Internet pour la liberté qu'il lui offre, la communauté qu'il fédère et le partage de connaissances qu'il fait jaillir de l'Internet, il y a des pratiques beaucoup moins vertueuses, le piratage informatique et les activités cybercriminelles en général. L'Internet ne contrôle pas ce qu'il diffuse, il diffuse des contenus, qu'ils soient protégés par des droits d'auteurs ou pas, qu'il soient bienveillants ou non, contiennent des virus ou pas, qui que soit celui qui fabrique le contenu, quelles que soient ses motivations.

Les sociétés pionnières comme Yahoo, Amazon, eBay, Lycos, Google ou AOL entre autres proposent progressivement des contenus et services nombreux et plus accessibles, emails, e-commerce, recherche, messagerie instantanée. Pour l'essentiel du monde de l'entreprise hors de ce secteur, on réfléchit à être présent dans l'outil du futur, s'y présenter en phase avec "le progrès", le site de type vitrine publicitaire est privilégié comme un premier acte de présence sur la toile. L'industrie du sexe, celle de la pornographie en particluier, pénètre l'Internet sans aucune retenue par contre, comme elle le fit plus tôt avec le minitel et ses 3615, ou plus tôt encore avec les cassettes VHS, elle sera le premier moteur économique de l'Internet. Le visiteur, dans l'anonymat relatif du virtuel, mais surtout dans le confort de son chez-lui, a un accès libre à du contenu à caractère sexuel, photos et vidéos, il y en a pour tous les goûts. C'est cela la première utilisation massive de l'Internet, «Sans le porno et Star Trek, il n'y aurait jamais eu d'Internet» déclara le producteur de la célèbre série TV. Les éditeurs des sites pornographiques gèrent en effet un trafic et un contenu gigantesque qu'ils essaiment sur de nombreux sites, diversifient en classifiant le contenu, revendent à d'autres éditeurs sous-traitants, et arrosent massivement le tout de publicités. Leurs programmeurs sont parmi les premiers à développer des outils pour «traiter le trafic», rémunérer les clics, compter les visiteurs uniques, les faire payer, s'abonner par paiement en ligne ou prélèvement bancaire, la méthode importe peu car personne ne va trop aller se plaindre au vu du caractère privé de cette utilisation. La pornographie dans l'Internet est le laboratoire d'expérimentations en tous genres sur le comportement des visiteurs. Le modèle s'avère fructueux, mais il ne s'applique cependant pas à toute industrie.

En 1999 la "Bulle Internet" secoue les bourses mondiales, c'est la flambée sur le marché des nouvelles technologies et de l'Internet, +250% sur une année. Ne nécessitant que peu de capitaux, des créateurs sur-motivés qui éventuellement jouiront plus tard de leurs stock-options se lancent, les financements spéculatifs les soutiennent, cela devient la surenchère. Si la créativité est au rendez-vous, le modèle économique n'a pas été pensé sur le long terme... Dès 2001, c'est une baisse franche, pluis l'effondrement dans de multiples scandales d'irrégularités comptables, de dissimulations financières, la complaisance des agences de notations est mise en évidence, c'est le Krach des valeurs technologiques.

Dans l'Internet, durant cette même période, les publicités sont apparues dans beaucoup plus de sites, visibles, laides, clignotantes mais pas encore très ciblées, le contenu est devenu plus interactif. Dans les foyers français, l'ADSL a apporté à un débit satisfaisant, la connexion est maintenant continue... Les services de téléchargement ou d'échange de fichiers, légaux ou non, sont devenus plus accessibles et ils sont donc de plus en plus utilisés. Il est ainsi utile de constater que les utilisateurs de l'Internet ont profité de nombreuses améliorations "sans aucun frais supplémentaire" alors que les spéculateurs qui devaient récolter des bénéfices en les finançant ont globalement échoué.

Entre le moment où est proposé l'accès à une technologie et le moment où elle devient utilisée massivement et en confiance, il y a un délai. Il faut le gérer, financièrement d'une part, sociétalement d'autre part, le visiteur ne devient client que si il est en confiance totale avec le produit. La technologie est maintenant en place mais le marché n'est pas encore prêt. Pour les rescapés de la "bulle Internet" et les acteurs de l'Internet en général, il faut positionner la façon d'appréhender tout cela, le marché reste très prometteur, il a de l'avenir... Et dans ce genre de situation, quelque part, il y a une réunion, et la question arrive enfin: c'est quoi la marchandise, au fait ?



La marchandisation centralisée (des utilisateurs et) des données

Les plateformes de blogging, apparues à partir du début des années 2000, ont été les premières à simplifier l'accès permettant aux utilisateurs de créer un site personnel. Le phénomène de blogging a pris un peu de temps à s'installer mais on peut noter pour la France l'exemple Skyblog, créé en 2002 et qui a su attirer de nombreux jeunes utilisateurs.

L'Internet d'aujourd'hui prend source dans l'expression "Web 2.0" datant du milieu des années 2000. On entendra également en France des concepts comme "Web participatif" et "Web Social" pour définir cette évolution de l'Internet... Le "Web 2.0" offre la possibilité à chacun de participer au contenu global de l'Internet, si il le souhaite. Dès lors, de multiples éditeurs de services interactifs et simples d'accès permettent de participer à du contenu sur Internet (commenter, liker, voter, partager...) et de créer son propre contenu (sa page, son site, ses photos...)

Le "réseau social" est un modèle courant de start-up Web 2.0, il s'agit d'un service-en-ligne proposé de façon uniformisée pour asseoir une identité, accessible pour en faciliter l'utilisation et centralisée pour simplifier les interactions entre utilisateurs. Soutenus par des investissements colossaux sans lesquels il serait impossible de proposer de tels services gratuitement sur le long terme, ces acteurs de l'Internet proposent leur service en échange d'une inscription gratuite et de l'acceptation de conditions générales d'utilisation. Un tel modèle économique nécessite beaucoup de trésorerie avant d'arriver à un point d'équilibre budgétaire, il faut d'abord constituer et faire croître le réseau, ensuite il sera possible de le rentabiliser... Pour son dixième anniversaire le réseau social Twitter accuse encore de consécutives lourdes pertes malgré une communauté active et grandissante... Pour d'autres moinillons ne résistant pas aux opérations boursières, ce sera la fin ou le rachat par un plus gros, phénomène grandissant et créant une nette concentration du nombre d'acteurs.

Le "réseau social" n'a initialement aucune marchandise à vendre, il est un service simple et gratuit. C'est donc le visiteur devenant utilisateur qui prend cette place, il devient le produit de la start-up, ses données sont la marchandise qui fait l'activité économique. D'une part, l'ensemble des utilisateurs fabriquent eux-mêmes gratuitement l'essentiel du contenu et d'autre part, l'interconnexion entre les utilisateurs fait s'étendre le réseau. Tel un actionnaire d'entreprise, mais sans profiter des parts, l'utilisateur investit ses données personnelles en acceptant qu'elles ne soient plus son entière propriété.

L'ensemble des données des utilisateurs, fournies directement par eux-mêmes donc très fiables dans leur grande majorité, sont collectées en permanence et depuis des années, analysées et traitées, leur étude centralisée permet de profiler toutes sortes de "panels pour annonceurs" ciblant très finement quels sont "les services et offres adaptés à vos centres d'intérêts". Et le phénomène de centralisation des données par les géants du Web ne s'arrête pas là mais s'amplifie encore par une progressive incrustation de ses services hors de leur cadre initial. Grâce à des outils destinés aux développeurs de contenus tiers, un utilisateur peut s'identifier et effectuer toutes sortes d'actions en lien avec le service central alors qu'il est sur un site indépendant du réseau d'origine. Tout site peut potentiellement devenir une officine de collecte franchisée et bénévole, car en embarquant le "réseau social" dans son propre contenu, le trafic généré est également collecté par le service embarqué, un mouchard internet.

Le "Cloud Computing" ou l'informatique en nuage est un important changement de paradigme informatique, il est promu activement depuis la fin des années 2000 par des sociétés comme IBM, Apple, Google, Microsoft, en france par les fournisseurs d'accès Orange ou SFR pour quelques exemples. Si le principe général de partager des fichiers est utilisé depuis les débuts de l'informatique, le Cloud promet un accès simple à ses fichiers personnels depuis partout, depuis n'importe quel terminal, à condition d'avoir accès à internet, un débit si possible très bon puisque l'accès aux fichiers ne dépend plus que du matériel de l'utilisateur mais également du débit entrant/sortant de sa connexion, du temps de réponse de serveur distant et des aléas réseau. Ainsi, des fichiers personnels des utilisateurs (particuliers, entreprises), parfois confidentiels et dans tous les cas privés, se retrouvent stockés dans des ordinateurs qui ne sont pas à l'utilisateur, mais dans les serveurs des géants de l'Internet.

Le Web de demain se préfigure en suivant les activités de ses acteurs majeurs, majeurs par le volume de données qu'ils récoltent et détiennent, ils se dirigent vers la centralisation totale: données, services et logiciels sur Internet. Plus besoin d'avoir un ordinateur, ni logiciel, ni stockage personnel, tout sera dans l'Internet, dans les ordinateurs des géants du Web... le Web 3.0 est définitivement panoptique.



La surveillance de masse généralisée

Chaque site Internet fait quelques part de la surveillance, à son niveau. Il surveille son réseau, analyse son trafic et collecte plus ou moins de données pour le fonctionnement de ses services. Si les géants de l'Internet ont fait du BigData leur pétrole, nombreux sont ceux qui cherchent également à collecter des données, pour en tirer d'autres carburants...

Les Fournisseurs d'Accès à Internet ont toujours été sollicités par les gouvernements pour avoir accès à la surveillance de l'utilisation des réseaux des opérateurs. C'est le fournisseur d'accès qui distribue à chaque ordinateur de son réseau l'adresse IP, et est bien sûr en mesure d'identifier le client qui avait telle adresse IP à tel moment. Le type de surveillance que fait naturellement le fournisseur d'accès est une veille technique, en toute logique il faut connaître l'état de son réseau et de le trafic qui s'y fait. Si les fournisseurs d'accès se sont généralement positionnés en faveur de la protection des données de leurs abonnés, ils peuvent comme toute entreprise ou particulier être contraints de co-opérer avec les autorités, et ce à divers titres.

La plus que nécessaire lutte contre la pédocriminalité a été en France le premier sujet soulevé par les gouvernements pour trouver un angle moralement irréprochable de pouvoir s'introduire dans les câbles des opérateurs internet, les résultats de cette lutte sont peu publiés, la découverte de réseaux cyber-pédocriminels, les fermetures de site internet ou forums pédophiles ne prennent pas beaucoup de place dans les colonnes de l'actualité de l'Internet... La sous-direction de lutte contre la cybercriminalité (SDLCC) a été créée par arrêté du 29 avril 2014. Placée sous l'autorité d'un commissaire divisionnaire, elle comprend plus de 80 personnels chargés dans "un bureau de l'Internet" des problèmes de piratage, de fraudes aux opérateurs de communications électroniques, des escroqueries commises sur Internet et des atteintes aux systèmes de paiement. Elle peut recevoir plaintes et informations sur toute cybercriminalité en général... On ne doute pas que dans le cadre de ses opérations, la SDLCC s'intéresse également à toute les cyber-criminalités (armes,drogues,sexe,organes) mais celles-ci ne sont pas mentionnées dans les missions de la sous-direction. La surveillance est spécifique et ciblée, ces hommes et femmes sont des enquêteurs dans 'Internet.

C'est la lutte contre l'échange de fichiers sur les réseaux P2P, plus simplement la lutte pour la protection des droits d'auteurs et le partage illégal de fichiers, qui place le niveau de surveillance à une échelle plus massive, la fermeture de servide de partage de fichiers Napster en 2001 inaugure... On ne peut que constater le poids des majors multinationales et des ayant-droits, de nombreux sites ont fermé, des administrateurs de sites pirates sont allés en prison, la barre de 6.000.000 d'internautes français ayant reçu un premier courrier d'avertissement de Hadopi a été franchie en près de 6 ans. Pour détecter les fraudeurs aux droits d'auteurs, la surveillance se fait de façon massive, les flux des réseaux d'échange de fichiers sont surveillés et analysés afin de relier un fichier frauduleusement téléchargé à une adresse IP, elle-même reliée à un opérateur internet qui détient l'identité, pas forcément du "pirate", l'identité du titulaire de la ligne utilisée pour le téléchargement.